Farago France > Actualités > Boiteries et pathologies du pied : une formation sur mesure !
31 mars 2023

Une formation qui combine les recommandations et conseils sanitaires du GDS avec la technicité et l’expertise des pédicures FARAGO

A la demande de groupes d’éleveurs, le GDS propose des formations adaptées autour des pathologies des pieds. Ainsi, un technicien GDS et un pédicure de FARAGO animent, sur une journée, des ateliers autour de la santé du pied. La formation allie ainsi la théorie et la pratique en élevage.

La journée est rythmée en deux temps : un apport de connaissances théoriques en salle et une démonstration de parage l’après-midi dans un élevage. L’accueil se fait au sein d’une ferme du secteur, ce qui permet également de nombreux échanges entre les stagiaires et participe à la dynamique du tissu agricole local.

Le suivi de l’état de santé des pieds des bovins est indispensable. En effet, une boiterie commence par une légère gêne pour l’animal qui va perturber son comportement et qui peut rapidement devenir problématique. L’animal va, dès le départ, moins se déplacer – donc moins boire et manger – et cela se traduit directement sur sa santé et sur la production. Il en est de même pour la reproduction qui se retrouve impactée, notamment par la diminution de l’expression des chaleurs causée par les douleurs liées à la boiterie. Si celle-ci évolue défavorablement, des problèmes de santé importants peuvent survenir et nécessiter des soins particuliers.

Certains facteurs peuvent aggraver les boiteries et notamment si celles-ci sont détectées tardivement et donc à un stade plus avancé. En découlent de nombreuses conséquences négatives pour l’élevage : une conduite de troupeau perturbée (temps passé aux soins, frais vétérinaires, réformes précoces et dépréciées…), problèmes de reproduction (augmentation de l’IVV …), etc.

Les problèmes de boiteries peuvent s’éviter par de la prévention !

Agir en « préventif » amène plus de confort et moins de stress pour les animaux mais aussi pour l’éleveur ! Ainsi, un parage préventif régulier permet d’assurer un meilleur suivi du troupeau : l’animal est traité régulièrement et rapidement, avant que le stade de la douleur ne soit trop avancé et que les conséquences ne se fassent sentir sur la santé de l’animal.

Cela permet d’éviter d’arriver à une situation d’urgence avec des animaux en mauvaise santé nécessitant plus de soins et avec des capacités de production amoindries.

Les conseils et l’expertise techniques amenés par le formateur et le pédicure lors des démonstrations de parage sont complétés par une approche globale de l’exploitation : agencement du bâtiment, ration alimentaire, etc. ; toujours dans l’objectif de travailler l’aspect « préventif », en lien avec les recommandations du GDS dans ces domaines.

Il faut également miser sur la qualité des onglons, des traitements précoces et une attention particulière aux agressions extérieures (propreté et hygiène, humidité des litières…). Il est notamment conseillé de privilégier les sols souples de façon à bien adapter la pousse et l’usure du sabot, de vérifier la température de la litière, d’éviter les sols glissants, pentus et irréguliers, d’observer la ventilation (odeurs, toiles d’araignées) ainsi que d’évaluer la propreté et l’hygiène des animaux. L’expérience du pédicure, qui intervient dans de nombreux élevages, lui permet de rapidement dresser les points d’attention à prendre en compte dans la prévention des boiteries.

Bien sûr l’état général sanitaire du troupeau a une incidence sur la bonne santé des animaux : réalisation de la prophylaxie annuelle, analyses systématiques lors des contrôles d’introduction mais aussi favoriser la bonne immunité du cheptel. Dans ce cadre-là, l’alimentation joue un rôle primordial, tout comme dans la qualité de la corne et des aplombs. Une disponibilité en eau en quantité et de qualité, du sel iodé pour tous et tous les jours, une alimentation à base de fourrages grossiers en premier puis d’aliments plus acidogènes dans l’heure qui suit sont des pratiques simples de mise en œuvre et très efficaces.

Des changements métaboliques peuvent également être sources de boiteries ; c’est un risque fort au moment du vêlage, cette période nécessite donc une attention toute particulière, comme les transitions alimentaires.

Des clés pour évaluer son élevage : que faire pour repérer les boiteries ?

Des indicateurs sont donnés aux éleveurs pour appréhender simplement et rapidement l’état de santé des pieds de leurs animaux. C’est le cas, par exemple, avec les indices de locomotion permettant de mettre en évidence qu’un animal souffre : dos courbé, enjambées courtes avec une ou plusieurs pattes, arrêts fréquents pendant les déplacements…

D’autres techniques, simples d’application au quotidien, sont également présentées au cours de la journée de formation :

– Observer la démarche des vaches sur un échantillon d’environ 25% du troupeau ou 15 vaches minimum.

– Faire un premier bilan régulièrement sur quelques vaches : dos plat et horizontal au repos et pendant le déplacement, bon aplomb : tout va bien !

– Dos courbé au repos et/ou pendant les déplacements, tête plus basse et plus éloignée du corps : l’animal doit être surveillé !

– Observer les tarsites qui sont de bons indicateurs de problèmes de logements.

– Observer les vaches au pré et en bâtiment.

– Levez régulièrement les pieds des vaches.

– Noter et recenser les lésions avec son pédicure. Etc.

En résumé, l’observation de l’environnement général des animaux est majeure lors d’un audit boiteries. Ainsi, par exemple, des signes peuvent montrer que des vaches ne sont pas bien installées : des animaux trop longtemps debout, qui se couchent ou se lèvent difficilement, qui ne sont pas bien répartis dans le bâtiment… sont des indicateurs d’un inconfort et d’une source possible de boiteries dans l’élevage.

Enfin, un «indispensable» dans la gestion des boiteries en élevage : le parage fonctionnel régulier qui permet de répartir l’ensemble des pressions de façon équivalente sur les deux onglons et d’éviter l’apparition de lésions de la boîte cornée ; en plus de permettre un suivi régulier de l’évolution des aplombs et de la qualité de la corne des animaux. Le suivi informatique qui peut être proposé par le pédicure, en plus de ses compétences dans l’acte de parage, est un très bon outil pour recenser et suivre les pathologies de pied d’un élevage. C’est un point de départ nécessaire à tout « audit boiteries » visant à connaitre les causes de l’apparition de pathologies des pieds en élevage et en diminuer le nombre et l’impact. Dans le cadre de ces audits, le GDS et FARAGO associent leurs connaissances et compétences pour répondre au mieux à la situation observée dans l’élevage.

En conclusion, un parage régulier, un bonne observation de ses animaux, une connaissance de leur environnement (bâtiment, alimentation, etc) et une bonne gestion sanitaire du troupeau sont les clés de la maitrise du risque « boiteries » en élevage.

 Audrey CARRIERE

GDS Aveyron / FARAGO Aveyron