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26 mars 2018

Comment anticiper pour ne pas être envahi par les mouches ?

Les réponses avec Mme Audrey de Lescure, Responsable technique et commercial de Farago Rhône

Pourquoi les mouches peuvent être un problème pour un éleveur ? Quelles sont les conséquences d’une prolifération sur un élevage ?

Il existe plusieurs problématiques en cas d’infestation de mouches :

1/ Les conséquences sur l’animal

Pour des animaux en lactation (vache, chèvre, brebis), par exemple, cela peut être une baisse de production laitière,
pour des jeunes animaux, cela peut entraîner un stress qui influe sur sa croissance et son développement, sur une plaie sur l’animal, cela peut empêcher la cicatrisation et créer une infection.

veau envahi de mouches
veau envahi de mouches – photo licence CC 2.0

2/ Les conséquences pour l’éleveur

Le stress chez l’animal causé par les mouches notamment en salle de traite peut conduire à des animaux irritables et donc potentiellement agressifs envers l’éleveur.

3/ La problématique des conjonctivites

Sur tous les animaux confondus, les mouches piqueuses peuvent être à l’origine de conjonctivites.

Lorsque l’on parle de prolifération, le seuil d’alerte est différent selonles structures. Il dépend des animaux, de l’éleveur, mais aussi souvent des nuisances causées pour le voisinage.

Quelles sont les espèces nuisibles et envahissantes ?

La plus courante est la mouche domestique (ou Musca Domestica), mais il en existe plusieurs.

musca domestica - licence CC2
la mouche domestique ou « musca domestica » – photo licence CC2

Les moyens de lutte utilisés agissent sur toutes les espèces (mouches, taons, etc…). Une lutte anti-mouches est différente d’une lutte anti-rats qui nécessite d’identifier les individus (rats, souris…)
Quand on décide de mettre en place une lutte anti-mouches, c’est sur toutes les espèces d’insectes volants confondues que l’on va agir.

Quelle est la bonne période pour lutter contre les mouches ?

La période de lutte dépend toujours des régions.

La saison de traitement sera différente que l’on soit en altitude ou dans le sud de la France. Il est important de se caler sur le «climat » de sa région, les traitements peuvent être suspendus lorsque le froid hivernal s’installe.
Chez moi, dans le Rhône,on traite de mars à novembre si on veut lutter de manière efficace avec plusieurs moments d’intervention.

Quelles sont les solutions pour anticiper une prolifération ?

En lutte biologique

Les mesures préventives sont les seules qu’il est possible d’adopter en agriculture biologique en plus de quelques autres moyens de traitement.
En lutte biologique, la lutte consiste surtout à faire de la prévention et du nettoyage.

Pour qu’une mouche ponde et se reproduise, il lui faut de la chaleur, de l’humidité et de la nourriture (qui se trouve dans le fumier ou le lisier dans les exploitations).

Donc, il faut nettoyer régulièrement :

  • tenir les fumières loin des bâtiments d’élevage,
  • racler régulièrement les stabulations des vaches,
  • curer les aires paillées,
  • éviter de laisser les fonds de seau des jeunes animaux pleins de lait.
  • brasser régulièrement les fosses à lisier

Plus ce qui permet de nourrir les mouches sont loin de l’exploitation, moins l’éleveur ou le voisinage est gêné.

Les autres moyens de lutte en agriculture biologique sont :

  • Les destructeurs électriques d’insectes volants (DEIV).
    Dans, un élevage, on peut mettre ce type d’équipement dans les salles de traite et les nurseries des veaux. Ces matériaux fonctionnent en l’absence de courant d’air car les mouches détestent les courants d’air. Il existe aussi des modèles plus réduits, adaptés à une utilisation dans la maison.
  • Les produits à base de pyrèthre végétal
  • Les rubans englués
  • etc…

En exploitation biologique, on a globalement des troupeaux plus petits et des bêtes qui vont plus souvent dehors donc ces traitements biologiques sont mieux adaptés.

Pour un éleveur qui fait de la vente directe ou de la cueillette à la ferme, la lutte contre les mouches peut être primordiale. Elle donne une image qualitative de son élevage.

stabulation nettoyée et désinfectée
En nettoyant régulièrement ses bâtiments d’élevage, l’éleveur prévient la prolifération de mouches

En lutte chimique

Les mesures préventives sont les mêmes qu’en lutte biologique. Il faut nettoyer régulièrement, être « propre »au cours de ses pratiques quotidiennes.

Pour traiter, on utilise des produits chimiques de synthèse pour diminuer la population.
En fonction des conditions d’utilisation, les produits chimiques apportent de la rémanence.
On distingue les produits « adulticides » des produits « larvicides ». Un larvicide n’a pas d’effet sur les adultes et un adulticide n’a pas d’effet sur les larves qui ont un moyen de défense dans leur coque.

IL existe différentes matières actives et différents supports pour diverses applications : badigeonnage, pulvérisation, épandage, etc…
Quel que soit le produit utilisé, la rigueur de l’application et le respect du protocole d’utilisation déterminent la réussite du traitement.

À quelle fréquence faut-il renouveler les traitements ?

Tout dépend des lieux, des conditions climatiques et des conditions d’infestation.
Par exemple, avec un été chaud et humide, on fera face à une explosion.
Tout dépend aussi de la rémanence des matières actives.
Si on souhaite établir un calendrier de traitement, il faudrait traiter au minimum une fois par mois mais tout dépend des régions et des conditions climatiques.

Les entreprises du réseau Farago interviennent sur demande des éleveurs, collectivités, particuliers, etc… Nous ne sommes pas simplement des vendeurs de produits. Nous proposons aussi des prestations.
Le conseil et la prévention que nos techniciens apportent sont les clefs pour assurer la réussite de tout traitement.